Qu'est-ce que le salut ?
Le terme salut, et la
famille de mots qui s'y rattache, comme sauver, sauveur
ou salutaire,
occupent une place importante dans la Bible. Au fil du texte, on les retrouve
près de 400 fois. Si l'on y ajoute le vocabulaire parallèle, comme
affranchir, libérateur, rédempteur; rédemption,rachat,
racheter, réconcilier, réconciliation, etc..., ce sont quelques 300
autres références qu'il faudrait prendre en considération! Il n'est donc pas
surprenant que la foi judéo-chrétienne, qui s'enracine dans l' Ecriture sainte,
ait été appelée religion du salut.Quel est le sens de ce salut ?
La Bible met en évidence la faiblesse naturelle de l'homme, qui le réduit à la
merci des oppresseurs. C'est le cas, par exemple, du peuple d' Israël soumis au
sévère esclavage des Egyptiens. C'est le cas aussi, au sens spirituel, de tous
les êtres humains, incapables de satisfaire à la loi divine, et de ce fait,
esclaves du mal et soumis à son empire.
Le
salut, c'est la libération de l'esclavage, l'entrée dans un régime de liberté.
Mais ici s'arrête le parallèle entre l'esclavage physique, comme celui d'Israël
au temps des pharaons, et l'esclavage spirituel, qui est d'abord une situation
de rupture dramatique entre Dieu et nous. Coupé de la source de la vie, tout
homme porte en lui le germe de la mort éternelle. Le salut, c'est la restauration d'une relation
harmonieuse entre Dieu et nous, gage de la vie éternelle.
Le salut est-il indispensable ?
Beaucoup
pensent que les bons sentiments, une conduite morale sans reproche, l'exercice
des vertus chrétiennes, comme l'honnêteté, la véracité, la compassion, la
charité, constituent l'essentiel de la religion. Il est pourtant prioritaire
d'être au bénéfice du salut, qui est réconciliation avec Dieu, libération de
l'esclavage du mal et acquisition de capacités nouvelles pour pratiquer le bien.
Une prière poignante est souvent
au coeur des Psaumes: " Sauve-moi, mon Dieu ! "(
Ps 3.8 ),
" Sauve-moi par ta grâce "( Ps 31.7 ), " Sauve ton serviteur qui se confie en toi ! "(
Ps 86.2 )," Je suis
à toi, sauve-moi ! "( Ps 119.94 ), " Sauve-moi des grandes eaux "(
Ps 144.7 ).
Les croyants d'autrefois, qui ont lancé ces appels à Dieu avaient une conscience
aiguë de ce qu'ils ne pouvaient se sauver eux-mêmes.
Peut-être est-ce là que se situe
le problème pour nous: nous vivons au coeur d'une société sur-assurée. Peu à peu
nous sommes gagnés par le sentiment que nos contrats d'assurance couvrent tous
les périls qui pourraient nous atteindre. Il n'existe pourtant aucune
assurance-vie éternelle, si ce n'est le salut que Dieu nous offre.
En quoi consiste ce salut ?
L' Evangile, la bonne nouvelle du
salut, commence par la naissance du Sauveur du monde, annoncée aux bergers de
Bethléem : " Aujourd'hui, il vous est né un
Sauveur, c'est le Christ, le Seigneur "( Luc 2.11 ).
Présenté au Temple de Jérusalem, l'enfant Jésus est accueilli par Siméon, homme
juste et pieux, qui loue le Seigneur : "
Maintenant, Seigneur, tu laisse ton serviteur s'en aller en paix... car mes yeux
ont vu ton salut "( Luc 2.29-30 ).
Jésus-Christ est l'artisan de
notre salut. Il est venu nous révéler l'amour de Dieu,il a guérit les malades,
il a accompli des miracles merveilleux, il est allé au devant des détresses de
notre humanité. Et il a été trahi, bafoué, rejeté, cloué sur une croix. Le
troisième jour, il est ressuscité. De cette façon, Dieu a montré de façon
éclatante qu'il avait agréé la mort de Jésus, comme un sacrifice offert en notre
faveur.
Tout le message des Apôtres a
développé ensuite cette bouleversante réalité : "
Dieu prouve son amour pour nous en ceci : alors que nous étions encore pécheurs,
Christ est mort pour nous "( Ro 5.6 ). " Dieu ne nous a pas destinés à la colère
( de son jugement ), mais à la possession du salut par notre Seigneur
Jésus-Christ qui est mort pour nous "( 1 th 5.9-10 ).
Comment entre-t-on en possession de
ce salut ?
Faut-il préciser que pour être
sauvé, il faut d'abord être conscient que nous avons besoin de l'être,
qu'autrement nous sommes perdus ? Le premier pas sur le chemin du salut est la
prise de conscience de notre situation désespérée, consécutive à la rupture de
nos relations avec Dieu. Le deuxième pas est l'appel au secours de Dieu, exprimé
dans une simple prière. Nous entrons alors en possession du salut que Dieu nous
offre, par un élan de foi. Le salut est un cadeau inestimable que Dieu nous
offre dans sa grâce, pour nous.
Deux versets bibliques nous
aident à comprendre comment le salut devient notre partage:
" Vous êtes sauvés par grâce, par le moyen de la
foi, cela ne vient pas de vous, c'est un don de Dieu : ce n'est pas par les
oeuvres, afin que personne ne se glorifie "( Ep 2.8-9 ).
" Si tu confesse de ta bouche le Seigneur Jésus, et
si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé "(
Ro 10.9 ).
C'est donc d'une adhésion totale
qu'il s'agit, accompagnée d'un témoignage sans équivoque, rendu à la seigneurie
de Jésus-Christ.
Quels sont pour nous les effets du
salut ?
L'oeuvre salvatrice de Jésus-Christ nous fait échapper à
l'horreur de la mort éternelle. Mais il ne peut être question de limiter la
puissance du salut à cette seule perspective. Nous retomberions dans l'ornière
de l'assurance-vie, évoquée plus haut.
Les effets du salut sont
essentiellement de trois ordres, inséparables l'un de l'autre :
1) Le sacrifice de Jésus-Christ nous affranchit de
l'esclavage du mal qui nous retenait enchaînés, "
car chacun est l'esclave de ce qui a triomphé de lui "( 2 Pi 1.19 ).
2) Le salut nous revêt des capacités de servir Dieu
et de lui obéir, " afin que nous servions à
célébrer sa gloire "( Ep 1.12 ).
3) Le salut s'accomplira totalement au jour où,
transformés à l'image même de notre Sauveur, nous entrerons dans la gloire
éternelle. " Dieu nous a régénérés, par la
résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts, pour une espérance vivante, pour
un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir et qui
vous est réservé dans les cieux, à vous qui êtes gardés en la puissance de Dieu,
par la foi, pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps "( 1Pi
1.3-5 ).
Cette dimension eschatologique ( eschatologique = en rapport avec les choses
ultimes ) du salut est exaltée par l'auteur de l'Apocalypse :
" Maintenant est arrivé le salut, ainsi que la puissance
et le règne de notre Dieu et l'autorité de son Christ "( Ap 12.10 ) .
Des sauvés et des perdus ?
Si les effets du salut sont
aussi considérables, l'accepter ou le refuser devient une alternative dramatique
: " Comment échapperons-nous si nous négligeons un
si grand salut " ( He 2.3 ).
Le tournant décisif est
l'attitude que nous adoptons face à la croix de Jésus-Christ :
" Car la parole de la croix est folie pour ceux qui
périssent, mais pour nous qui sommes sauvés, elle est puissance de Dieu "( 1 Co
1.18 ).
L'acceptation ou le refus du message de la croix divise le monde en deux
catégories de gens : les sauvés et ceux qui
périssent. Dieu seul connaît les uns et les autres.
En attendant la fin de toutes choses, il nous suffit de savoir que
"la grâce de Dieu ( est ) source de salut pour tous les
hommes "( Tit 2.11 ).
Mais
dès lors que nous avons compris à quel point nous avons besoin du salut nous ne
pouvons différer notre décision de l'accepter.
" Voici maintenant le temps vraiment
favorable, voici maintenant le jour du salut "( 2 Co 6.2 ).
Paul Vandenbroeck.
